Hushh : « Apporter une ouverture au public »

Le groupe Hushh a enchanté le Festival International du Film des Droits de l’Homme ce
samedi 5 avril entre deux projections. Pendant une heure, le duo franco-libanais-tunisien a chanté la joie de vivre libre, le temps qui passe et les choix essentiels à poser.

« Hushh », avec deux h, en écho aux deux musiciens, Raphaël et Chrys. « Hushh » en souvenir de la chanson sur laquelle ils se sont rencontrés en 2008, « Summertime » de Ella Fitzgerald. Hushh. Silence comme celui qui règne au premier étage du cinéma Le Luminor ce samedi. La voix puissante et profonde de Chrys alterne les compositions du groupe et des reprises de Christine and the Queens ou de Lââm. L’autre moitié du tandem, Raph « qui sur les cordes se promène », enchaîne les accords aux sonorités méditerranéennes et orientales sur sa guitare à nylon electro. Le public est invité à battre des mains ou chanter avec les deux musiciens visiblement ravis de partager leur art. En français, en anglais ou en arabe, les paroles de Hushh traduisent un optimisme communicatif que les applaudissements finaux lui rendent bien.

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Le duo Hushh au Luminor, samedi 5 avril 2016 © Marie-Lucie Walch

L’exil et la joie

Si Chrys est à l’aise sur scène, Raph parait plus timide. Le nom du groupe semble lui aller
comme un gant. « On dit souvent que le silence fait partie de la musique » se justifie malicieusement cet ancien guitariste de conservatoire passé par le jazz. Ces deux enfants d’immigrés ont pourtant des choses à dire. Ils chantent leur identité, l’amour et la tolérance, « sans vocation politique, mais toujours de manière positive. »

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Fille d’émigré libanais, Chrys chante la liberté et l’exil © Marie-Lucie Walch

Leur premier single, qui les a fait connaître sur la toile, est aussi le titre de leur premier album.  »Jamais perdus » « parle des choix qu’on a à faire dans la vie pour ne pas rester bloqués. » Pour Chrys, le plus important est le mouvement : « tant qu’on avance, on va toujours quelque part. Et ce quelque part va forcément être rempli de bonnes choses même si cela n’était pas prévu. Il faut arrêter de psychoter et s’ouvrir pour voir ce qu’il y a autour de nous. On est souvent très agréablement surpris. »

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Originaire de Séfarade, Raph joue de la guitare « depuis tout petit » © Marie-Lucie Walch

La musique comme moyen de faire du bien

Cette « libanaise à l’africaine » comme elle se définit elle-même dans le titre  »A l’africaine », a toujours chanté en chorale et à l’église, que ce soit pendant ses premières années en Côte d’Ivoire ou au Liban durant son adolescence. De la variété au chant lyrique, Chrys trouve avec Raph un équilibre qui a bouleversé leur vie musicale à tout deux. « Pour nous, c’est important d’apporter une ouverture et une énergie positive à notre public, surtout en ce moment. » Encore en tournée pour leur premier album, ils sont en pleine composition du prochain.

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Le duo s’est rencontré en 2008 et compose son premier album six ans plus tard © Marie-Lucie Walch

Lorsque le FIFDH fait appel à eux, les deux musiciens se retrouvent dans les thématiques
abordées. « D’autant plus que musicalement, c’est super intéressant de combiner à la fois du live et de la composition, précise Raph. Nous avons été très libres d’exprimer ce que l’on souhaitait. » Quelques mois plus tard, ils signent la bande son de la bande-annonce du Festival dans laquelle on reconnait le coup de main de maître de Raph et les accents intenses de Chrys qui traversent les images, comme une plainte.


Marie-Lucie Walch

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